Une troisième jambe est utile : on le savait !
Des cliniciens brésiliens ont réalisé une étude intéressante sur l’effet bénéfique de l’utilisation d’une canne pour l’arthrose, notamment dans le cas des sujets atteints de gonarthrose.
L’intérêt d’avoir une canne pour l’arthrose
On sait par le bouche à oreille et de façon quasi intuitive qu’une canne est utile dans les troubles de la marche liés à l’arthrose des membres inférieurs. Cette aide est d’ailleurs utilisée en l’absence de pathologie avérée par les randonneurs sous forme d’un bâton de marche. Sur le plan biomécanique cela s’explique en plus parfaitement.
L’intérêt de cette étude brésilienne qui correspond à un essai contrôlé en simple aveugle et méthodologiquement bien monté est de le prouver cliniquement.
64 gonarthroses symptomatiques avec douleur moyenne entre 30 et 70 mm sur une EVA douleur ont été recrutées et mises dans 2 groupes après tirage au sort :
un groupe avec canne, tenue dans la main opposée à l’articulation la plus douloureuse, utilisée de façon quotidienne après apprentissage avec un kinésithérapeute, un groupe sans canne.
Les patients étaient suivis sur le plan clinique pendant 2 mois avec mesure de la douleur par EVA comme critère principal, indice de Lequesne, WOMAC total et SF26 en critères secondaires notamment.
La population étudiée avait en moyenne 62 ans, souffrait du genou depuis environ 6 ans, avait un excès de poids puisque l’IMC était à 29, une douleur moyenne à 55 mm, un Lequesne plutôt élevé à 15 et un WOMAC à 55.
En fin d’étude, et notamment l’EVA douleur, diminuait en moyenne de près de 18 mm pour le groupe avec une canne pour l’arthrose contre moins de 5 pour le groupe témoin. L’indice de Lequesne de la même manière diminuait de plus de 3 points dans le groupe canne alors qu’il s’élevait légèrement dans le groupe sans canne pour l’arthrose.
L’ensemble des résultats, s’il ne montre pas des différences majeures avec un résultat thérapeutique finalement modeste, classe la canne comme un bon moyen non pharmacologique de prise en charge de la gonarthrose. Ces résultats pourraient être améliorés selon les auteurs par une meilleure prise en charge de l’adaptation du patient à l’utilisation de la canne (celle-ci demande un minimum de 1 mois) et donc un suivi plus étendu (la période de 2 mois de cet essai paraissant finalement un peu courte).