La glucosamine dans l’arthrose offre un effet thérapeutique identique aux AINS avec des effets secondaires très faibles, identiques à ceux du placebo. La place de la glucosamine est parfaitement définie par les recommandations internationales concernant la prise en charge des patients arthrosiques, élaborées de manière pluridisciplinaire par des experts indépendants et objectifs (rhumatologues, chirurgiens orthopédistes, méthodologistes) à la demande de l’OARSI (OsteoArthritis Research Society International) sur la base d’une méta-analyse des 22 essais randomisés et contrôlés.
Méta-analyse publiée dans la Revue du rhumatisme, 2009 ; 76 : 279-288
L’analyse du dossier scientifique permet de conclure selon le professeur Yves Henrotin de l’Université de Liège, membre de l’OARSI et traducteur de la version française, que l’effet de la glucosamine sur la douleur des patients souffrant d’arthrose du genou est caractérisée par un effet taille de 0,45 comparable à celui du paracétamol ou des AINS habituellement utilisés dans cette indication. Abstract Rhumatologie, 2010 ;307 :20.
Autrement dit, la glucosamine dans l’arthrose offre un effet thérapeutique identique aux AINS avec des effets secondaires identiques à ceux du placebo. Cet effet est progressif et différé de 4 à 6 semaines et les non répondeurs sont rares à 6 mois. La glucosamine doit donc être proposée pour un essai « loyal » de 6 mois dans la gonarthrose et coxarthrose voire 1 an pour les formes les plus sévères et anciennes avant de conclure à une éventuelle inefficacité.
La dose nécessaire à une concentration plasmatique optimale correspond à 1500 mg de glucosamine sulfate. Le pic plasmatique est obtenu 3 heures après l’administration et la demi-vie est d’environ 15 heures. Les différentes formes de glucosamine sont bio-équivalentes, sans supériorité de l’une par rapport à l’autre.
On rappelle que la glucosamine est un sucre aminé, non diabétogène ni calorique, qui sert à la synthèse des glucosaminoglycanes, chaînes polysaccharidiques de base (chondroïtine sulfate et kératane sulfate) composants des protéoglycanes, glycoprotéines majoritaires du cartilage hyalin articulaire.
En plus de son effet structural, la glucosamine possède des effets inhibiteurs de l’interleukine 1 via l’inactivation de la voie de signalisation nfkB. La glucosamine inhibe également d’autres cytokines pro-inflammatoires TNFa, IL6, etc. et la synthèse des prostaglandines PGE2 et le monoxyde d’azote.
SIM Labrha – 16 août 2010