L’arthrose est une maladie chronique qui détruit progressivement le cartilage articulaire par poussée évolutive inflammatoire. Passé 60 ans, 60 % des sujets ont des douleurs d’origine arthrosiques. L’arthrose est caractérisée par une atteinte du cartilage articulaire (destruction) et en même temps une production osseuse (ostéophytes). Le genou est la localisation la plus fréquente de l’arthrose après celle des doigts. Comme pour cette dernière, les femmes sont plus souvent touchées que les hommes. Généralement lorsqu’un genou est touché par la gonarthrose, l’autre est également atteint mais parfois avec une gravité moindre.
Le rôle du cartilage
Les propriétés d’amortissement du cartilage sont liées à sa teneur en eau, qui représente 75 % de son poids : « on marche sur l’eau ». Les protéoglycanes sont les molécules qui retiennent l’eau, elles sont maintenues entre elles par les fibres de collagène. Grâce à un coefficient de friction remarquablement faible, cent fois inférieur à celui d’un patin de glace, le cartilage permet le mouvement par le glissement des pièces osseuses, sans frottement et sans douleur (puisque le cartilage n’est pas innervé !).
Le cartilage sain est avascularisé et se nourrit des échanges avec le liquide synovial et avec l’os sous chondral qui lui est vascularisé et innervé. On comprend alors pourquoi les traitements vont être longs à pénétrer le cartilage et donc à soulager l’arthrose. Dans un cartilage sain, il y a équilibre entre anabolisme (construction) et catabolisme (destruction), c’est un tissu actif en constant remodelage.
Dans le cartilage arthrosique, l’hypercatabolisme (destruction) dépasse l’hyperanabolisme (construction). La cellule du cartilage (chondrocyte) est hyperactive. Elle accentue la synthèse de produits de la matrice ainsi que des enzymes de dégradation. Puis, le chondrocyte s’épuise et la synthèse des composants matriciels diminue tandis que la production d’enzymes de dégradation est maintenue. Le cartilage se détruit. Ce phénomène est irrégulier, on voit des crises inflammatoires qui sont les périodes de destruction suivies par des zones d’accalmie ou l’arthrose semble calmée. Cela explique pourquoi on utilise des traitements anti-inflammatoires dans l’arthrose. Leur utilisation en continu étant dangereuse, on se tournera vers des anti-inflammatoires naturels mieux tolérés.
Pourquoi ai-je une arthrose du genou ou gonarthrose ?
Il existe des familles d’arthrosiques, chacun n’étant pas égal devant la maladie si votre mère ou votre père souffre d’arthrose vous risquez également d’en souffrir. La pratique de sport à un niveau élevé comme le football, le ski, la randonnée, le tennis entraîne des traumatismes à répétition qui blessent le cartilage et accélère son vieillissement. Si l’activité physique est une bénédiction pour le corps, l’excès comme en tout est particulièrement nocif. Les accidents, entorses et coups augmentent également la fréquence de l’arthrose du genou. Les déviations de l’axe du membre inférieur entraînent une surpression sur l’un ou l’autre compartiment de l’articulation du genou.
Le varus est responsable d’arthrose du compartiment interne (arthrose fémoro-tibiale interne). Le varum est responsable d’arthrose du compartiment externe (arthrose fémoro-tibiale externe).
Le surpoids, enfin, par une action directe, mécanique sur l’articulation est une cause fréquemment retrouvée dans l’arthrose du genou. Une action biochimique est également en cause sur toutes les articulations.
Gonarthrose, quelle conséquence ?
Une douleur en essayant de se lever après être resté assis longtemps, des difficultés à descendre les escaliers, un genou parfois gonflé et chaud sont les symptômes exprimés par les patients. Cela entraîne un handicap au quotidien qui rend la vie parfois plus difficile. Des périodes d’accalmie plus ou moins longues apportent parfois un peu de répit dans la maladie. L’usure du cartilage progresse inexorablement avec des hauts et des bas.
Comment mesurer ma gonarthrose ? Existe-t-il des tests de l’arthrose du genou ?
Par la radiographie :
Le diagnostic de l’arthrose est radiologique, il n’existe pas de marqueurs biologiques de l’arthrose.
Il y a 4 signes radiologiques :
1) Diminution de l’interligne articulaire (pincement articulaire 0,25 mm par an)
2) Géodes (ce sont de petites cavernes dans l’os sous chondral)
3) Ostéophytes (ce sont des poussées osseuses anarchiques; les becs de perroquet)
4) Ostéocondensation (c’est un os plus dense lié aux contraintes mécaniques, le cartilage n’étant plus un ammortisseur efficace).
Le médecin utilise une échelle visuelle analogique pour mesurer la douleur et le handicap. On peut également utiliser la mesure de la distance talon-fesse qui pour un même individu et réalisé par le même médecin donne une idée très pertinente de l’évolution de l’articulation du genou.
Enfin, un questionnaire dit “Test de Lequesne” permet de calculer un score pour son arthrose du genou.
Gonarthrose ou arthrose du genou que faire ? Quels médicaments ?
On ne peut aujourd’hui guérir de la gonarthrose. On peut par contre ralentir, voire arrêter, la maladie et soulager les douleurs et le handicap. On recommande l’exercice physique dans la mesure du possible. La pression sur le cartilage exercée par une marche à votre rythme permet de nourrir et d’éliminer les déchets dans le cartilage comme sur une éponge que l’on presse et relâche. La perte d’un peu de poids lorsqu’il y a une surcharge est particulièrement efficace.
Le paracétamol est l’anti-douleur de choix mais, pour beaucoup de patients, il n’est plus guère actif.
Les traitements de fond de l’arthrose sont largement prescris pour leur action reconnue sur les douleurs et la souplesse de l’articulation. Leur action est lente et nécessite des cures continues sur au moins 6 mois et souvent plusieurs années pour donner les résultats validés dans les études cliniques. La glucosamine, en particulier, a démontré une efficacité remarquable dans l’arthrose du genou.
Les injections intra-articulaires d’acide hyaluronique sont un complément intéressant aux traitements de fond. Les injections intra-articulaires de corticoïdes visent à soulager les poussées douloureuses et les épanchements récidivants.
La prothèse du genou, non merci !
Enfin, la prothèse totale de genou doit être envisagée lorsqu’il ne reste pratiquement plus de cartilage et que les douleurs et le handicap résiste à tous les traitements. C’est une solution qui lorsqu’elle est proposée au bon moment apporte des résultats spectaculaires pour le quotidien de ces patients.