
La pubalgie
La pubalgie est une douleur de la région pubienne qui peut survenir dans tous les sports chez l’homme comme chez la femme.
On entend souvent parler de cette affection chez le footballeur.
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Il y’a 3 types d’atteinte :
- Lésions ostéo-arthropathiques au niveau de la jonction pubienne par dysfonctionnement mécanique.
- Insertions des muscles de la partie interne de cuisse qui sont concernés : c’est la pubalgie par tendinite des adducteurs.
- Insertions des muscles abdominaux qui sont touchées : c’est la pubalgie pariéto-abdominale.

Les différents types de pubalgie
Avant tout, le travail du médecin consiste à confirmer que la douleur ressentie au niveau du pubis (douleur médiane qui peut remonter vers la paroi abdominale ou descendre vers l’intérieur des cuisses) est bien due à des tendinites d’insertion ou à des lésions mécaniques au niveau de la symphyse pubienne. Il faut écarter d’autres causes possibles comme une ostéite pubienne (inflammation ou infection de l’os), une pathologie de la hanche, ou encore un problème d’un organe voisin, qui peuvent parfois provoquer des douleurs similaires, mais avec d’autres symptômes spécifiques. C’est pourquoi un bon interrogatoire et un examen clinique rigoureux sont essentiels pour poser le bon diagnostic.
La pubalgie des adducteurs
Cette douleur se manifeste à l’intérieur de la racine de la cuisse, souvent de façon soudaine, à la suite d’un mouvement d’écartement de la jambe alors que les muscles adducteurs (ceux qui rapprochent la cuisse du corps) sont en pleine contraction. Ce type de geste peut provoquer une lésion du tendon, qui devient alors douloureux dès qu’on le sollicite.
Le diagnostic repose, comme mentionné plus tôt, sur un bon interrogatoire et un examen clinique. Il est complété par une radiographie simple pour exclure toute atteinte osseuse, et surtout par une échographie, qui est l’examen de référence pour observer les lésions des tendons. Une IRM peut aussi être réalisée, notamment si un traitement chirurgical est envisagé.
On peut trouver différents types de lésions au niveau du moyen adducteur :
- Tendinite d’insertion proximale au niveau de la branche ischio-pubienne ;
- Tendinite « vraie » avec lésion du corps du tendon ;
- Déchirure musculo-tendineuse distale à la jonction des fibres.
Le traitement est conditionné par la diminution du niveau d’activité sportive de même que l’interruption de tout exercice susceptible de déclencher les symptômes.
Le traitement de ce type de tendinite repose sur une approche classique et complète. Il combine des traitements généraux, comme le pack Tenofort® (combinant gélules et gel), des antalgiques et des anti-inflammatoires — notamment sous forme de compléments alimentaires comme Ainat®. À cela s’ajoutent des séances de massokinésithérapie, de physiothérapie (avec l’utilisation d’ultrasons ou d’ondes de choc), et si nécessaire, des infiltrations pour soulager la douleur et favoriser la récupération.
La pubalgie pariéto-abdominale
La douleur se localise au centre du pubis, à l’endroit où s’attachent les muscles grands droits, mais elle peut aussi apparaître au niveau de l’aine. Elle commence souvent de manière progressive avec l’effort, pour ensuite devenir permanente et invalidante. Parfois, elle survient de façon brutale, à l’occasion d’un mouvement violent, accompagnée d’une sensation de déchirure, et elle réapparaît à chaque sollicitation du tendon concerné.
Cette douleur est aggravée par la toux, les efforts abdominaux, ou les exercices de musculation ciblant les abdominaux. Elle peut également irradier vers l’avant de la cuisse, les organes génitaux externes ou le périnée. Lors de l’examen clinique, la palpation de l’orifice profond du canal inguinal — situé au-dessus de l’arcade crurale — permet souvent de retrouver cette douleur.
Il s’agit d’une pathologie douloureuse de l’aine, comparable à une déchirure musculaire, qui peut toucher aussi bien les hommes que les femmes, à tout âge. Elle est parfois appelée, à tort, « pointe de hernie », mais en réalité, seule la douleur est similaire : il ne s’agit pas d’une véritable hernie.
Ce type de lésion passe souvent inaperçu lors des examens d’imagerie (échographie, IRM), ce qui rend le diagnostic essentiellement clinique, nécessitant une bonne connaissance anatomique de la région et un examen physique rigoureux.
Un bon échauffement et des étirements avant l’effort sont essentiels pour prévenir ce type de « déchirure ». Une fois installée, cette lésion est irréversible : elle peut devenir asymptomatique (sans douleur) si l’on arrête l’activité sportive, mais la douleur réapparaît dès qu’un effort est repris.
Dans la plupart des cas, seule la chirurgie permet de corriger la lésion anatomique. En effet, les exercices de rééducation abdominale peuvent aggraver le problème en tirant sur l’orifice inguinal, tout comme toute autre situation qui augmente la pression à l’intérieur de l’abdomen.
Ostéo-arthropathie pubienne : la forme articulaire de la pubalgie
l s’agit de la forme articulaire de la pubalgie. Elle est causée par des contraintes en cisaillement au niveau de la symphyse pubienne, notamment lors d’appuis unipodaux alternés (quand on prend appui successivement sur une jambe puis l’autre).
La douleur se situe au niveau de la région pubienne et/ou péri-pubienne. Elle peut être reproduite par une pression directe sur l’os ou lors de manœuvres de cisaillement de la symphyse, comme lorsqu’on exerce une pression sur les ailes iliaques.
La radiographie standard montre rarement des signes visibles (parfois des calcifications, une condensation osseuse ou des géodes peuvent apparaître et appuyer le diagnostic). Des clichés dynamiques peuvent révéler une instabilité de la symphyse.
L’IRM est l’examen de référence car elle permet de visualiser précisément les lésions des tissus mous. La scintigraphie osseuse, quant à elle, est très sensible (elle détecte les anomalies précocement), mais peu spécifique : elle peut montrer une hyperfixation sans indiquer clairement la cause.
Autour de cette forme articulaire, il est important d’éliminer d’autres pathologies comme les maladies inflammatoires ou infectieuses d’origine rhumatismale, qui ne sont pas rares.
Cette atteinte est généralement traitée médicalement, à l’aide d’antalgiques, d’anti-inflammatoires, et parfois par des infiltrations, comme mentionné précédemment.
Prise en charge et traitement de la pubalgie
Malgré ses différentes formes anatomiques, la pubalgie nécessite une prise en charge globale et structurée, même si certaines variantes peuvent appeler des traitements spécifiques, comme mentionné précédemment.
La prise en charge classique se déroule en quatre phases, adaptées à chaque individu et à la gravité de sa lésion. Elle s’étale généralement sur une période allant de six semaines à six mois.
1️⃣Phase 1 : Réduction de la douleur et de l’inflammation
L’objectif de cette première étape est de soulager la douleur et de calmer l’inflammation, en supprimant tous les facteurs déclenchants. Cela passe par un repos relatif, incluant l’arrêt temporaire du sport, ainsi qu’un traitement médical adapté (antalgiques, anti-inflammatoires, infiltrations si besoin).
Une rééducation douce peut être commencée dès cette phase, avec des exercices de rééquilibrage postural, notamment le travail de bascule du bassin et la correction de la lordose lombaire (courbure du bas du dos).
2️⃣Phase 2 : Renforcement musculaire
Cette phase consiste à renforcer la sangle abdominale et les extenseurs du rachis (muscles du dos) à travers des exercices isométriques, c’est-à-dire des exercices où les muscles se contractent sans mouvement des articulations. Il est important de ne pas inclure de flexion de hanche afin de ne pas solliciter les adducteurs (muscles de l’intérieur de la cuisse). Le renforcement des adducteurs est autorisé uniquement de manière excentrique (les muscles se contractent en s’étirant).
À ce stade, le risque d’échec du traitement conservateur (non chirurgical) est élevé, en particulier pour les formes pariéto-abdominales (touchant les muscles de la paroi abdominale et les côtés), qui sont souvent rapidement orientées vers une chirurgie.
3️⃣Phase 3 : Stabilisation et réadaptation à l’effort
Une fois la période cruciale passée, on peut se concentrer sur des exercices de stabilisation du bassin, en impliquant la sangle abdominale et les membres inférieurs. Cette phase prépare progressivement le corps à la reprise de l’activité physique.
La réadaptation à l’effort, spécifique au sport pratiqué, peut commencer avec une reprise progressive du footing, en s’assurant qu’elle se fasse sans douleur. Petit à petit, des appuis avec changements de direction, des exercices de course avant-arrière et des pas chassés sont intégrés dans la routine pour renforcer la dynamique de l’effort.
4️⃣Phase 4 : Reprise du sport
La dernière phase de la rééducation est la reprise du sport, qui marque l’aboutissement des phases précédentes. Cette étape ne doit avoir lieu que lorsque l’absence de douleur est totale, condition essentielle pour garantir le succès de la rééducation..