La tendinite signifie “l’inflammation du tendon et/ou de sa gaine”. Cette structure anatomique correspond grossièrement à une corde formée de fibres de collagène qui permet l’attache d’un muscle au périoste osseux. La tension musculaire se transmet ainsi à l’os pour provoquer le mouvement. Cette corde, siège d’inflammation qui peut augmenter de volume, va donner une douleur spontanée ou liée au mouvement.
Cette pathologie est rangée dans le chapitre des troubles musculo-squelettiques ou TMS. Le terme de tendinite est de plus en plus abandonné au profit de “tendinopathie“. Il s’agit là d’un terme plus général qui permet d’inclure les lésions dégénératives non inflammatoires des tendons qui sont très fréquentes. Tous les tendons peuvent être atteints mais le gros contingent de ces affections intéresse l’épaule, le genou, le coude, la cheville, le poignet et la hanche.
Tendinites, les différents traitements médicaux utilisables
S’agissant souvent d’un problème mécanique, le premier des traitements oublié très souvent reste le repos relatif: ce d’autant plus que l’on est sous antalgiques ou anti-inflammatoires, molécules qui atténuent la douleur et font “oublier” la lésion.
Il importe chez le sportif de :
- diminuer les entraînements ;
- limiter le mouvement douloureux ;
- poursuivre un entretien physique.
En revanche, si la tendinite est hyperalgique et gène dans les gestes simples de la vie quotidienne, le repos complet doit être observé. Le glaçage, les massages et une rééducation douce adaptée indolore sont à proposer.
Matériel utilisé
Le matériel utilisé par le sportif doit être contrôlé. S’il s’agit d’un travailleur manuel, son poste doit être contrôlé, voire aménagé en cas d’anomalies patentes. Le sujet peut aussi être déplacé un temps sur une autre plateforme de travail.
Prise d’antalgiques
Les antalgiques, de préférence aux anti-inflammatoires qui comportent, eux, de nombreux risques iatrogènes, peuvent être proposés, même si leur effet reste modeste. Les topiques locaux à base notamment de capsaïcine sont aussi utiles.
La physiothérapie
La physiothérapie par ultra-sons, ondes courtes, micro-ondes radar est utilisée parfois avec succès et depuis de nombreuses décennies. On peut y ajouter la cryothérapie, les bandages d’immobilisation et les bracelets de renfort selon la localisation.
Les ondes de choc
L’utilisation des ondes de choc par des praticiens entraînés (à différencier des ultra-sons) est de plus en plus courante. Elle donne, selon la localisation, de très bons résultats, notamment dans certaines tendinopathies calcifiantes.
Les infiltrations
Le problème des infiltrations se pose toujours à un moment ou à un autre au cours d’une tendinite rebelle. Ce geste pratiqué par un praticien compétent et entraîné utilisant un corticoïde à effet prolongé permet de passer un cap difficile. Il peut également se proposer après l’échec des traitements précédents. Le choix du produit reste primordial en fonction de la zone à infiltrer pour éviter les dépigmentations cutanées inesthétiques mais aussi l’atrophie de la peau plus ennuyeuse. Cette atrophie peut aussi intéresser le tendon traité qui va ainsi être fragilisé. Les médecins spécialistes, rhumatologues, de médecine du sport ou de rééducation fonctionnelle connaissent bien ces problèmes et sauront les éviter au mieux.
Les injections de PRP
On utilise aussi le plus en plus les injections de PRP (plasma riche en plaquettes issu du propre sang du patient et injecté au contact du tendon) sont réservées à quelques centres spécialisés. Outre que leur mise en route reste compliquée, le niveau de preuve concernant leur efficacité et leur innocuité reste encore insuffisant pour en faire un traitement de routine.
Le maître mot dans la tendinopathie reste la patience et la modération. Il faut savoir se donner du temps car la plupart des tendinites finissent par guérir. La chirurgie peut bien sûr être évoquée mais elle est rarement proposée sauf dans des indications très précises.
Tendinites : Conseils lorsqu’un sportif ressent les 1eres douleurs
La tendinopathie apparaît quand il y a surcharge sur le tendon. Cela se voit au cours d’un entrainement trop important, quand le matériel utilisé n’est pas adapté ou quand le poste de travail n’est pas ergonomique. Egalement, le vieillissement ne peut pas être éludé et fait partie des facteurs de dégénérescence des tendons.
Si malgré un bon échauffement, des poses régulières au cours de l’activité, un temps de relaxation suffisant après l’effort, une douleur tendineuse apparaît, les premiers gestes à faire sont d’immobiliser le tendon en évitant le mouvement qu’il détermine, en le protégeant ainsi que sa gaine par un bandage élastique.
Et après ?
- Le repos est impératif. Associé au froid, il calme la douleur et limite l’inflammation.
- La pose d’une poche de glace sur la région douloureuse, la peau étant protégée par un linge humide, pendant une quinzaine de minutes, toutes les demi-heures, reste un excellent moyen pour stopper la progression de l’affection.
- Il faut contrôler l’état dentaire devant des tendinites récidivantes inexpliquées.
- Un bon équilibre alimentaire est indispensable et l’abus de protéines pour « faire du muscle » est un important facteur de risque comme les charcuteries, l’alcool et le café.
- Il faut imposer une ration hydrique suffisante et régulière de 2 litres et demi chaque jour. Ce volume doit être augmenté à l’entrainement.
Les tendinopathies ne doivent jamais être négligées, certaines d’entre elles (tendon d’Achille et épaule en particulier) exposant au risque de rupture tendineuse, pouvant nécessiter une réparation chirurgicale.
Dr Pierre MATHIEU